La sixième extinction de masse et la chute libre de la biodiversité menacent un million d’espèces. Les catastrophes naturelles et les scandales environnementaux, comme les PFAS, montrent l’intrication complexe entre humain, industrie et environnement. La défense du climat est piétinée dans le chaos géopolitique de 2025.
Les objectifs de protection de la biodiversité sont remis en cause, comme la loi anti-déforestation française reportée à décembre 2025. En Allemagne, RWE réduit ses investissements dans les énergies renouvelables. L’Union européenne simplifie les obligations de reporting avec le projet de loi OMNIBUS. Aux États-Unis, la réélection de Trump entraîne le retrait de l’Accord de Paris et un recul des investissements verts. La COP16 à Rome adopte un plan de travail de cinq ans pour stopper la destruction de la nature.
Dans ce contexte, la finance, qui a fortement contribué à répondre à ces enjeux, doit ajuster son approche via l’adaptation, la simplification et l’éducation.
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Clarifier les enjeux liés à la protection de la biodiversité
La biodiversité, définie par Noss en 1990, est essentielle pour les services écosystémiques. La surexploitation des ressources fragilise ces services, exposant l’économie à des coûts de réparation colossaux. La conservation de la biodiversité est ainsi stratégique pour les entreprises, soulevant la question de l’approche éthique versus la nécessité de sauver les industries dépendantes.
Les deux perspectives de protection sont interconnectées : préserver les ressources contribue à protéger la biodiversité, limitant l’impact des activités humaines.
Définir l’impact financier sur la biodiversité
Les financiers cherchent un indicateur unique de mesure d’impact, mais la diversité des paramètres rend cela impossible. Une approche sectorielle est plus appropriée pour structurer la prise de décision et optimiser les mesures de préservation. En effet, les industries comme l’agriculture et la pêche exercent une pression immédiate sur la biodiversité, tandis que d’autres secteurs ont un impact indirect via la pollution et la déforestation.
C’est pourquoi le rapport NEXUS de l’IPBES souligne l’urgence d’une approche systémique pour améliorer l’efficacité des politiques publiques.

Créer des indicateurs sectoriels
L’approche sectorielle permettrait de définir des indicateurs cohérents, intégrant la pression exercée sur la biodiversité et le degré de dépendance des activités aux ressources naturelles. Des outils comme le GBS (Global Biodiversity Score) et le BIM (Biodiversity Impact Metric) aident à mesurer l’impact des entreprises sur la biodiversité.
D’autres approches, comme le cadre ENCORE, analysent la dépendance des entreprises à la biodiversité et les risques associés, tandis que la « Natural Capital Accounting » intègre la biodiversité dans les bilans économiques des entreprises et États.
Pour autant, les reportings environnementaux sont complexes et coûteux. Il est pertinent de développer des normes spécialisées par secteur pour simplifier les exigences de reporting. Une norme ISO sur la biodiversité pourrait être déclinée en plusieurs versions adaptées aux différentes industries. Cette segmentation faciliterait l’articulation avec d’autres référentiels existants (CSRD, TNFD) et garantirait leur interopérabilité.
En parallèle, la TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures) travaille sur un cadre permettant aux entreprises et investisseurs d’évaluer et de divulguer leur impact sur la nature.
Faire de l’éducation un puissant levier stratégique pour réussir la transition écologique
L’approche sectorielle permettrait de définir des indicateurs cohérents, intégrant la pression exercée sur la biodiversité et le degré de dépendance des activités aux ressources naturelles. Des outils comme le GBS (Global Biodiversity Score) et le BIM (Biodiversity Impact Metric) aident à mesurer l’impact des entreprises sur la biodiversité.
D’autres approches, comme le cadre ENCORE, analysent la dépendance des entreprises à la biodiversité et les risques associés, tandis que la « Natural Capital Accounting » intègre la biodiversité dans les bilans économiques des entreprises et États.
Pour autant, les reportings environnementaux sont complexes et coûteux. Il est pertinent de développer des normes spécialisées par secteur pour simplifier les exigences de reporting. Une norme ISO sur la biodiversité pourrait être déclinée en plusieurs versions adaptées aux différentes industries. Cette segmentation faciliterait l’articulation avec d’autres référentiels existants (CSRD, TNFD) et garantirait leur interopérabilité.
En parallèle, la TNFD (Taskforce on Nature-related Financial Disclosures) travaille sur un cadre permettant aux entreprises et investisseurs d’évaluer et de divulguer leur impact sur la nature.

La sensibilisation et la formation des acteurs sont essentielles. Le rapport de la Cour des comptes souligne l’insuffisance de la formation sur les enjeux de la préservation de la Biodiversité et plus largement de la transition écologique dans l’enseignement supérieur.
La formation des cadres d’entreprise est également cruciale pour encourager une prise de décision éco-responsable. Terra Impact Society et Ethifinance accompagnent à cette fin les entreprises dans la mise en place de stratégies durables adaptées aux réalités économiques.
Car la finance verte peut devenir un moteur puissant de la solution à la crise de la biodiversité. En simplifiant, en spécialisant les normes sectorielles et les indicateurs, en clarifiant les enjeux et en investissant dans l’éducation, le secteur financier peut impulser un changement profond et durable.
La transition écologique est une opportunité de redonner du sens à l’économie, de forger des modèles plus robustes et de réconcilier croissance et respect du vivant. Le futur peut être florissant si nous décidons ensemble de le cultiver.
Découvrez l’approche de nos experts Anne-Laure Noat, Romain Varène et Marie-Christiane Diouf en téléchargeant l’étude !