Dans un monde où les organisations évoluent sous la pression continue des transitions écologiques, technologiques, sociales et économiques, la transformation est devenue un mode de gestion permanent. Les entreprises doivent simultanément repenser leurs modèles, accélérer l’innovation, renforcer leur attractivité, répondre aux nouvelles attentes sociétales et naviguer dans des environnements concurrentiels où la capacité à s’adapter détermine la survie.
Mais si la transformation est indispensable, elle se heurte à une limite souvent sous-estimée : le risque de déconnexion entre ce que l’entreprise veut devenir et ce qui fait sa légitimité profonde. À force d’accumuler les plans, les projets et les ruptures, beaucoup d’organisations s’essoufflent. Les salariés peinent à suivre, les récits de changement perdent en crédibilité, les erreurs se répètent et les stratégies s’étiolent faute de capital d’expérience réactivé.
C’est à cette tension — entre nécessité de changer et nécessité de rester soi — que répond la nouvelle étude « La mémoire des entreprises : un actif stratégique pour conduire la transformation », réalisée par l’Institut Choiseul et l’Observatoire des mémoires avec le soutien d’Eurogroup Consulting.
Téléchargez la note de réflexion
Pour télécharger le fichier, veuillez remplir le formulaire
La mémoire, chaînon manquant des démarches de transformation
Qu’elle soit matérielle (archives, objets, sites industriels) ou immatérielle (récits fondateurs, gestes métier, culture, expériences accumulées), la mémoire structure la continuité. Elle donne du sens aux ruptures, aide les équipes à se projeter, et évite que chaque transformation ne soit vécue comme une remise en cause.
Comme le rappelle Nicolas Bartel, associé Eurogroup Consulting, « la mémoire est le chaînon manquant de nombreuses transformations. Sans rappel du déjà-fait, la rhétorique du changement reste hors sol ».
L’étude, nourrie par les témoignages de dirigeants de grands groupes, montre que les organisations les plus performantes savent réactiver leur mémoire pour légitimer les évolutions, mobiliser les équipes, accélérer les projets et éviter les erreurs déjà commises.
Un actif stratégique encore sous-valorisé
Au-delà du rôle culturel ou symbolique, la mémoire permet de :
- Réduire les coûts cachés liés à l’amnésie organisationnelle : réapprentissage, répétition d’erreurs, désorganisation, perte de savoir-faire.
- Accélérer l’acceptabilité des transformations, en rattachant les décisions présentes à une trajectoire longue et cohérente.
- Renforcer l’innovation : archives techniques, prototypes ou gestes métier deviennent des « datasets d’inspiration » pour le design, la R&D ou la créativité.
- Valoriser l’entreprise auprès des talents, du marché et des territoires.
À l’heure où la transmission des compétences critiques, l’attractivité des marques employeur et la sécurisation des savoirs deviennent des enjeux majeurs, la mémoire apparaît comme un actif stratégique à gouverner au même titre qu’un capital immatériel ou extra-financier.
Un cadre opérationnel pour activer la mémoire
L’étude propose une véritable méthodologie, articulée autour de trois leviers majeurs :
1. Gouverner la mémoire
Nommer un porteur politique, définir les « non-négociables », créer des rituels d’ancrage dans les projets de transformation, structurer une stratégie d’archivage et de transmission.
2. Outiller et formaliser
Inventorier les ressources, numériser, indexer, créer des capsules mémorielles, utiliser l’IA pour exploiter les fonds patrimoniaux, documenter aussi bien les réussites que les crises.
3. Activer la mémoire au service des transformations
Réintroduire la mémoire dans les parcours d’intégration, les formations, les communications managériales et la conduite du changement. Encourager le dialogue entre mémoire du terrain et mémoire du siège. Donner une place aux « porteurs de mémoire » (experts, anciens, figures clés).
Eurogroup Consulting accompagne déjà plusieurs organisations dans cette démarche, en intégrant la mémoire comme levier de transformation au même titre que le leadership, la culture ou les compétences.
La mémoire n’est pas un héritage à conserver, mais un moteur pour transformer durablement. Une entreprise capable de relier son futur à son passé crée les conditions d’une transformation légitime, mobilisatrice et performante.
Téléchargez l’éclairage de notre expert Nicolas Bartel et l’intégralité de l’étude de l’Institut Choiseul et de l’Observatoire des mémoires, avec le soutien d’Eurogroup Consulting.









