Chaque année, les Conseillers du Commerce extérieur de la France (CCE) mesurent l’attractivité du territoire français pour les investisseurs étrangers . De cette évaluation, réalisée selon douze critères, ressort une note globale : l’Indice d’Attractivité du Territoire (IAT) réalisé en partenariat avec Eurogroup Consulting.
La légère baisse de l’Indice global observée l’an dernier se confirme, voire s’accélère, et la note moyenne retombe pour la première fois à son niveau de 2017.
Pour cette édition 2024, près de 1600 conseillers ont répondu à l’enquête, soit 36% des CCE.
Pour la deuxième année consécutive, l’Indice d’Attractivité du Territoire est en baisse, avec une diminution qui touche presque tous les critères et encore plus fortement celui de la sûreté des personnes
Malgré un soutien affiché des répondants aux réformes en cours, l’image de marque de la France se dégrade. L’ensemble des indicateurs sont en baisse, à l’exception de l’approvisionnement énergétique et du coût de l’énergie qui est en hausse (+8,8 points) après une très forte dégradation l’an passé, consécutive à la crise énergétique.
L’indice global continue sa chute et retrouve son niveau à 60/100
Alors que la sûreté des personnes perd 11,8 points,
l’approvisionnement énergétique et coût de
l’énergie s’améliore de 8,8 points
Les critères traditionnellement faibles mais que les investisseurs considèrent comme structurants pour leurs choix, comme la fiscalité, la charge administrative et réglementaire ou encore la flexibilité du travail et le climat social, connaissent une légère amélioration sur le temps long.
Cette tendance est toutefois contrebalancée en 2024 par la dégradation des atouts historiques de l’attractivité de la France : la sureté des personnes (-11,8 points), la qualité de vie et l’environnement (-5,5 points), l’environnement culturel (-4,5 points) affichent ainsi les baisses les plus importantes.
Le coût de l’énergie, premier critère pour les investisseurs en 2024
Pour la première fois, les répondants ont été invités à préciser quel critère leur parait le plus important pour les choix des investisseurs. Celui de l’approvisionnement et du coût de l’énergie arrive en tête du classement, avec 18 % de réponses, au coude-à-coude avec la charge administrative et réglementaire, citée par 16 % des répondants.
La consolidation de la politique énergétique et, en particulier, le développement des énergies renouvelables et l’électrification du parc automobile, recueille 62% d’avis positifs.
Sans surprise, les CCE restent très attentifs à l’évolution de la politique fiscale du gouvernement français. Les attentes des répondants sont également fortes quant à la mise en œuvre du plan France 2030 en matière de soutien à l’innovation.
L’attractivité de la France vis-à-vis de ses voisins européens s’améliore
Pour les investisseurs étrangers, la France est un pays plus attractif que l’Italie, la Belgique et, cette année, les Pays-Bas. La balance est en revanche légèrement favorable à l’Allemagne et, pour la première fois, à l’Espagne. Le déficit d’attractivité vis-à-vis de la première économie européenne tend néanmoins à se réduire, ce qui s’explique notamment par l’impact sur l’industrie allemande des coûts de l’énergie. L’attractivité relative du Royaume-Uni, en baisse depuis le Brexit, continue à chuter.
La poursuite de cette dynamique positive de rattrapage du déficit d’attractivité vis-à-vis de certains pays européens sera largement déterminée par la poursuite des politiques engagées en matière fiscale et de simplification administrative, des critères essentiels pour les investisseurs étrangers.
Survey methodology
L’Indice d’Attractivité du Territoire (IAT) est un sondage en ligne, basé sur le volontariat et accessible à l’ensemble du réseau des Conseillers du Commerce Extérieur, soit environ 4500 CCE, dont près des deux tiers sont installés à l’étranger dans plus de 150 pays.
Il leur est demandé d’évaluer la perception qu’ont les investisseurs potentiels de l’attractivité de la France selon douze critères :
- charge administrative et réglementaire
- fiscalité
- qualité de la main d’œuvre
- coût de la main d’œuvre
- flexibilité du travail et climat social
- sécurité juridique
- approvisionnement énergétique et coût de l’énergie
- qualité des infrastructures
- capacités d’innovation et de recherche
- qualité de vie et environnement
- sûreté des personnes
- environnement culturel